Face à la prise de conscience croissante des consommateurs et des pouvoirs publics sur les enjeux environnementaux, la réglementation de l’impact environnemental des emballages dans l’industrie alimentaire devient un enjeu majeur. Décryptage.
Les principales réglementations en vigueur
Plusieurs textes législatifs et réglementaires encadrent aujourd’hui les emballages alimentaires afin de limiter leur impact sur l’environnement. Parmi eux, on peut citer la directive européenne 94/62/CE relative aux emballages et aux déchets d’emballages, qui vise à prévenir et réduire les impacts environnementaux des emballages tout au long de leur cycle de vie. Cette directive a été transposée en France par le décret n°98-638 du 20 juillet 1998.
Outre ces textes généraux, des règles spécifiques s’appliquent à certains types d’emballages. Par exemple, la réglementation REACH (enregistrement, évaluation, autorisation et restriction des substances chimiques) concerne les substances utilisées dans la fabrication des matériaux d’emballage. Les plastiques destinés au contact alimentaire sont également soumis à une réglementation spécifique (règlement (UE) n°10/2011). De plus, depuis le 1er janvier 2020, les produits en plastique à usage unique sont interdits à la vente en France, conformément à la loi n°2018-938 du 30 octobre 2018 pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous, dite loi EGalim.
Les obligations des industriels de l’alimentaire
Pour se conformer aux réglementations en vigueur, les acteurs de l’industrie alimentaire doivent respecter plusieurs obligations. Tout d’abord, ils doivent veiller à ce que leurs emballages ne présentent pas de danger pour la santé humaine ni pour l’environnement. Cela implique notamment de s’assurer que les matériaux utilisés respectent les normes en matière de composition, de qualité et d’innocuité.
Ensuite, les industriels doivent mettre en œuvre des actions visant à réduire le poids et le volume des emballages, ainsi qu’à favoriser leur réutilisation, recyclage ou valorisation énergétique. Dans ce cadre, ils sont tenus de contribuer financièrement à la collecte et au traitement des déchets d’emballages ménagers via les éco-organismes agréés (CITEO, Adelphe…).
Enfin, les entreprises ont également l’obligation d’informer les consommateurs sur les gestes de tri à effectuer pour faciliter la valorisation des emballages. Pour aller plus loin dans leur démarche environnementale, certaines marques choisissent volontairement de s’engager dans des initiatives telles que le Pacte National sur les emballages plastiques, qui vise à réduire l’impact environnemental des emballages plastiques sur le territoire français.
Les perspectives d’évolution de la réglementation
Face aux enjeux environnementaux croissants, il est probable que la réglementation en matière d’emballages alimentaires continue d’évoluer. Parmi les pistes envisagées figurent notamment la généralisation de l’éco-conception, l’interdiction progressive de certains matériaux à faible valeur ajoutée ou encore l’instauration de bonus-malus pour encourager les entreprises à adopter des pratiques plus respectueuses de l’environnement.
En parallèle, les attentes des consommateurs en matière de transparence et de durabilité sont de plus en plus fortes, ce qui incite les acteurs du secteur à redoubler d’efforts pour proposer des solutions innovantes et responsables.
En résumé, la réglementation de l’impact environnemental des emballages dans l’industrie alimentaire est un enjeu crucial pour préserver notre planète tout en garantissant la sécurité sanitaire des produits. Les acteurs du secteur doivent donc se montrer vigilants et proactifs pour répondre aux exigences légales et aux attentes sociétales grandissantes.
Soyez le premier à commenter